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Les Arboretums de Bouillon






Comme vous avez pu le constater, on parle ici de deux arboretums (géographique et botanique), qui n'en forment concrètement qu'un seul.


La différence réside essentiellement dans le mode de localisation des arbres.



1. L’Arboretum Géographique


Dans celui-ci, on renseigne assez peu le promeneur, même s'il réussit à se procurer la documentation adéquate. Elle ne montre en fait qu'un ensemble de parcelles assez mal délimitées, et sur chacune d'elles ont été plantées plusieurs espèces. Il est donc très difficile de mettre un nom sur certains arbres. On expliquera l'arboretum botanique dans l’autre section.


Les premiers arbres ont été plantés en 1906, à l'initiative de l’ingénieur des Eaux et Forêts de l'époque, Mr. Delville, sur le modèle de l'arboretum de Tervuren.


Le but est d'observer l'adaptation d'essences étrangères (Europe, Amérique du Nord et Asie) sur notre sol. Depuis lors, il a été placé sous la direction de la Station de Recherches des Eaux et Forêts de Groenendael.


Mais une partie de l'arboretum géographique a disparu (un tiers environ), remplacé par des plantations de douglas comme on peut en voir à droite du chemin. En outre, il est assez peu entretenu, ce qui fait que les essences indigènes ont envahi les plantations.


Heureusement, les arbres remarquables sont encore bien en évidence. Leur particularité n'est pas toujours la rareté de l'espèce, mais souvent le diamètre du tronc et la taille: Il s'agit de Abies grandis (sapin de Vancouver), et de Pseudotsuga menziesii (Douglas). Mais le relatif laisser-aller au niveau de l'entretien a également des aspects positifs on remarque en effet que certaines espèces implantées se reproduisent spontanément, laissant des petites pousses au pied de leur géniteur. Ainsi, l'arbousier (par exemple) a pu se répandre dans plusieurs parties de l’Arboretum De la même façon, il n’existe plus de Robinier faux-acacia adulte, mais l’espèce est encore présente.


Nous allons nous intéresser aux originalités. Nous ne signalerons que les arbres encore présents, et que nous avons pu déterminer, cela dans l'ordre de la promenade.


Il n'y a pas grande variété d'arbres importés dans l'Arboretum géographique: c'est que ces espèces se retrouvent parsemées à plusieurs endroits. Cela ne nous empêchera donc pas de nous intéresser à la plantation de Douglas à droite du chemin, et donc à un aspect déterminant, de l'activité économique de l'Ardenne.


Ce n'est qu'il y a quelques siècles que |homme a importé les essences résineuses comme l'épicéa et le Douglas, pour l'exploitation.

En effet, les seuls résineux indigènes sont le Genévrier et l’If. C'est que ces nouveaux arbres ont beaucoup d'avantages par rapport. aux feuillus: l'épicéa pousse dans les sols les plus ingrats, fait moins de nœuds, et son rendement est bien meilleur que celui des feuillus. ll s'adapta donc très bien chez nous.


Actuellement, plus ou moins la moitié des plantations consiste en des résineux. Ce phénomène économique a bien sûr des inconvénients, surtout d'ordre écologique: l'épicéa pollue beaucoup. ll acidifie le sol, et parfois les rivières ou ruisseaux avoisinants, surtout à cause des aiguilles tombées qui se décomposent très lentement. En outre, le feuillage est si dense que le sol est tout à fait plongé dans l'ombre. Ces deux conditions réunies font que l'environnement immédiat, de l'épicéa est, presque vierge de toute autre forme végétale.


Le Douglas présente lui des avantages par rapport l'épicéa : son rendement est meilleur encore, il pollue moins car les aiguilles se minéralisent plus vite, et son bois est meilleur. Pourquoi est-il en minorité par rapport, à l'épicéa (7% des résineux seulement, contre 75%)? Ces inconvénients sont qu'il ne pousse pas partout (pas en terrain fangeux par exemple.), et, qu'il résiste moins bien au mauvais temps (froid, neige) et, aux dégâts provoqués par le gibier. Le Douglas est quand même appelé à se répandre.



2. L’Arboretum Botanique.


Il a été commencé un peu avant l'arboretum géographique (1903-1904).

On observe également une prolifération d'arbres et arbustes non plantés, ce qui ne retire rien au charme de l'endroit.

Cette partie de l'arboretum est mieux entretenue que la première, en témoignent les plantations de 1991 et après.

La plupart des arbres qui représentent des essences remarquables ont reçu une plaquette reprenant le nom scientifique de l’espèce, l’appellation commune le numéro de la parcelle et l’année de plantation.


Au milieu de l'arboretum botanique, arrêtons-nous sur une récente mise à blanc. Celle-ci illustre bien le concept de série végétale, c'est à dire la succession dans le temps des différentes plantes colonisatrices de l'endroit. Un substrat dénudé est vite envahi par des pionniers.


Dans le cas qui nous intéresse, viendront ensuite des plantes herbacées, dont la plus remarquable est l'épilobe en épis. La strate arbustive s'installe alors avec les sureaux, érables, aubépines, prunelliers et plus tard bouleaux. Le stade suivant est la chênaie à charmes, formée par le regroupement d'arbres isolés. Le stade final, ou climax, est la futaie à hêtres. C'est celui que nos ancêtres pouvaient observer avant de commencer l'essartage sauvage des forêts il y a quelques siècles. De nos jours, la série arrive rarement à son terme à cause de l'exploitation de résineux ou même d'autres feuillus.

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